Temps sec

Assis au comptoir, le regard fuyant, juste encore assez de force pour me perdre dans le miroir que je distingue entre les bouteilles suspendues au bar. Ce bar justement, déjà bondé, où 18 Thaïlandais réussissent tout de même à se frayer un chemin jusqu'à moi.

Ca devait donc être l'heure. Dernière gorgée, regard noir, j'enfile mon maillot. SMC bien sûr, n°17... toujours.

La musique s'immisce peu à peu dans nos âme. Mes nouveaux amis esquissent un sourir, qui me va droit au coeur.

Et puis ca commence, on déballe, on s'installe, on pose, on narre notre prose, les vers sont jetés à travers la salle, ca fuse, j'envois ca revient, l'ambiance est confuse, mais tout se passe... bien.

Les piliers, ces colonnes, bientôt pyramides même. Je suis ici et là, parti mais déjà revenu, mes nouveaux compagnons à 18 ne sont qu'un, ils sont jaunes je suis plein, ils sont blancs.

Bon, pour être honnête, je dois bien reconnaître que tout ce beau monde se bouscule un peu... Mais tu sais...

Un rugbyman échoué sur un tabouret, une danseuse pendue au cou d'une girafe, des papiers, plein de papiers, des tas de papier... des montagnes.

Des girafes pleines aussi, se délestent de leur liquidité. Mon diamant, lui s'est enfui il y a bien longtemps déjà. La seule chose qui m'éblouisse encore reste l'odeur des chiottes quand tu t'approches trop près là bas au fond.

Puis faut bien rentrer hein?

Alors je rentre.